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Artiste en ligne de mire Philippe Dayan, novembre 2009, Because Premium Mag'zine - cliquer pour dérouler

Artiste en ligne de mire

Guillaine Querrien : voyage au centre de la nature

Ses enchevêtrements de lianes, de troncs, de racines et de pétales qui se mêlent, s’entrelacent et se tressent en une fusion quasi orgasmique ne sont pas sans évoquer deux corps charnellement soudés l’un à l’autre. Et ses circonvolutions de feuilles qui, sur ses dessins comme sur ses toiles, poussent, s’entortillent, s’étouffent à la manière d’inquiétantes tentacules ne sont pas sans évoquer tantôt la folie constructiviste jadis prônée par les russes Tatline, Gabo et Pevsner, tantôt les étranges visions fantasmagoriques du plasticien suisse Hans Ruedi Giger (le créateur d’Alien !!!), tantôt les eaux fortes d’inspiration ruiniste de l’architecte et graveur italien Piranèse.

Par la beauté rigoureuse, architecturale même, de son triple travail de peinture, dessin et gravure, celle qui, dans une première vie, fut comédienne et metteuse-en-scène de théâtre, finit par semer le doute et le trouble dans l’œil qui s’y fixe. Naturalisme ? Symbolisme ? Expressionnisme ? Figuratif ? Abstrait ? C’est précisément cette part d’ombre et de lumière que l’on pourrait nommer mystère de la création qui rend l’univers pictural et graphique de Querrien parfaitement inclassable, et donc quelque part unique. Inclassable parce que se situant à l’exacte intersection de plusieurs courants picturaux où le passé s’affronte et se conjugue avec le présent sur fond d’histoire de l’art.

Le grand intérêt de sa démarche quasi en 3D d’un esthétisme magnifiquement étrange tient à ce que le végétal, loin d’apparaître anecdote simplement décorative ou élément purement narratif, se révèle en entité primitivement organique. De ce point de vue, son œuvre ne reproduit pas, mais raconte les plantes et met à nu leurs organes. Rien d’étonnant du reste pour cette artiste dont l’inspiration se nourrit essentiellement de la flore et de la végétation de l’immense jardin botanique de Rio de Janeiro où, depuis près de deux décennies, elle a fait le choix de vivre une partie de l’année.

L’art de Querrien se situe sur ce point de jonction périlleux qui consiste à créer du beau sans verser dans le mièvre, à engendrer le sublime sans le submerger d’académisme. La luminosité supra-réaliste de ses couleurs, la transparence de sa palette due à une subtile alchimie entre la peinture à l’huile et la cire, la précision de sa main aguerrie à la difficile dextérité de la gravure contribuent à cette réinvention de la nature.

Intitulée « Espaces Croisés », sa nouvelle exposition née de sa rencontre « coup de foudre » avec le galeriste Albert Ankri, spécialiste de l’art moderne des années 1950/60, lui permet une fois encore d’explorer de nouvelles dimensions et de proposer des circulations d’un plan à l’autre tout en nous amenant de manière quasi hypnotique à la suivre dans tout un jeu démultiplié de passages entre plusieurs mondes.


Philippe Dayan


Entretiens avec Céline Chicha, 5 pages dans les Nouvelles de l'estampe, no 217, 2008


O Globo, Zona Sul, Paula Dias, 3 août 2006, Rio de Janeiro


Jornal do Brasil, caderno B , Bianca Tinoco, 3 août 2006, Rio de Janeiro


Télévision, TVE Noticias do Rio, 15 août 2006, exposição da Artista plástica, Guillaine Querrien, na casa França Brasil.